Pêche à la mouche

Il s’agit de leurrer des poissons à l’aide d’imitations d’insectes représentés aux différents stades de leur maturité (ex larve sur le fonds, insecte dans les couches d’eau, dans la pellicule, à l’envol, retombant en fin de vie). La fabrication des mouches peut être considérée comme une discipline à part entière.

Dans le commerce, on trouve de très bonnes qualités d’imitations.

On a pratiqué d’abord cette technique pour pêcher la truite l’ombre ou le saumon. Aujourd’hui elle s’est étendue à la pêche des carnassiers et des poissons de mer.

Le pêcheur à la mouche pêche aussi bien en rivières, torrents, étangs, lacs, bords de mer qu’en pleine mer

Une dizaine de mouches sont indispensables pour pouvoir pêcher la truite pratiquement partout en toute saison.

Dans la mesure où la truite se nourrit essentiellement sous l’eau, la catégorie des nymphes est prédominante. A l’époque des éclosions généralement à partir de mai, on utilise des mouches sèches

Le matériel

*Une canne en carbone conçue avec des actions de cannes spécifiques: canne à action rapide dite à action de pointe , canne action semi rapide dite progressive, canne à action lente dite parabolique

*Un moulinet dont la fonction n’est autre que de stocker la soie

*Des mouches nymphes plombées ou non, sèches, noyées, streamers

*Un bas de ligne en fluo carbone dont la longueur est adaptée aux fonds mais aussi à la technique choisie se prolongeant par une pointe à laquelle on attache une mouche

*Une soie  (maxi 30 mètres) flottante pour pêcher sur l’eau, intermédiaire pour pêcher dans la pellicule, plongeante pour pêcher dans le fond. A noter qu’il existe deux types essentiels de soie une double fuseau dont le poids est réparti identiquement tout le long dite la DT, une soie à fuseau décalé dont le poids est chargé vers la pointe dite WF

L'action de la soie

La différence fondamentale entre le lancer de la mouche et tout autre lancer réside dans le poids du leurre.

On peut lancer un leurre, un appât ou cuillère, comme on lance une pierre à la main: la masse du leurre entraînera derrière lui la ligne.

La mouche en revanche, n’a pas de masse propre et ne peut entraîner la soie.

Le pêcheur à la mouche utilise des imitations d’insectes qui sont pour ainsi dire sans poids car fabriquées dans du poil , des plumes du tinsel et du fil.

On ne peut pas arriver à jeter une plume ou un poil au loin qui n’ont pas de masse mais qui offrent une résistance à l’air.

Dans la pêche à la mouche la masse qui sera lancée ne sera pas celle du leurre, mais celle de la soie, et son poids sera réparti sur toute sa longueur ou concentré dans les premiers dix mètres.

La mouche est portée comme une passagère, à l’extrémité d’un bas de ligne mono filament, qui, à son tour est attaché à la soie. Le bas de ligne forme un lien entre  la soie et la mouche. Il est aussi quasiment sans poids.

C’est donc la soie que nous lançons et, du fait de sa longueur et de sa flexibilité, son poids ne peut fléchir comme celui d’une cuillère, par exemple, que l’on lance d’un coup sec.

Le lancer de mouche est un mouvement de toute la canne imprimé par une impulsion de la main dans le plan vertical, suivie d’un blocage ferme du poignet.

Pendant cette accélération, le poids de la soie bande et charge la pointe du scion .

A la fin de l’accélération, lorsque le talon  de la canne est bloqué, l’extrémité souple du scion fouette en arrière, tirée par la soie longue et flexible qui continue sur sa lancée, passant par dessus la pointe de la canne, pour former une boucle ouverte qui roule et qui s’étend .

Cette action se répète à chaque lancer. Elle doit être effectuée en arrière et en avant pour produire un lancer complet, et avec la même force ( sinon on se rend compte de l’imperfection : on entend un claquement)

La prise en main de la canne

 La façon dont on tient une canne à mouche pendant le lancer est capitale.

La main est la courroie de transmission entre l’énergie de nos muscles et l’action de la canne qui l’amplifie et la communique à la ligne.

Une position de force : Pouce légèrement fléchi sur le dessus de la poignée les autres doigts tenant bien serrés la poignée par le dessus ( pendant le lancer avant, l’action exercée par le pouce ressemble fortement à celle qui consiste à appuyer sur le loquet d’une porte). Le talon de la canne placé sous le bas du poignet (bien bloqué en cette position cela permet d’éviter de casser le poignet) NB Casser le poignet ne permettra la réalisation du bon geste.

Une position de direction: Index sur le dessus de la poignée , cette variante à la position précédente facilite une certaine précision pour déposer la mouche à l’endroit prévu

A l’intention des débutants impatients de « toucher » du poisson à la mouche

*Il est assez rare de bien acquérir les différents lancers en même temps

*Le passage obligé est de maîriser une bonne prise en main de la canne et de sentir le bon déplacement de la soie.

*Répétition après répétition la gestuelle s’enclenche.

*Il est temps de récompenser ce travail en se présentant au bord de l’eau pour l’exercice du lancer le plus facile à acquérir : Le lancer roulé.

*Avec ce lancer, le débutant comprendra bien l’intérêt de la bonne prise en main dans le lancer de soie.

*Il est nécessaire d’utiliser la tension de l’eau pour démarrer l’action de la canne

*A noter que ce lancer est incontournable lors des situations d’espace encombré derrière le pêcheur

Les étapes clefs de l'apprentissage du lancer roulé:

*faire face à une cible visée, la position des pieds bien équilibrée

*tenir bien en main (droite si droitier) la canne vers le bas coude droit plié (afin d’utiliser la tension de l’eau)

*libérer du moulinet avec la main gauche 5 m de soie dans l’eau devant soi

*faire un faux lancer pour préparer une bonne flexibilité de la soie

*lever d’un bloc la canne et le bras replié de façon à amener la main à hauteur des yeux

*bloquer la position, à ce moment une grande boucle de soie touchant le sol se crée à l’arrière de l’épaule droite

*ou, autre possibilité, réaliser un geste permettant de former une ellipse arrière de la soie bloquée à 11 heures

*donner une impulsion avec le bras droit vers l’avant en direction de la cible

*garder la canne parallèlement à la surface de l’eau, bloquer

Et là……..oh ! miracle………………. une belle boucle va se former puis se dérouler sur la surface de l’eau amenant votre mouche au point souhaité

Bravo ! A vous de recommencer, recommencer, recommencer pour arriver à la perfection afin de passer à l’apprentissage de l’atteinte de la cible, puis à celui des autres lancers

Vous pouvez trouver du réconfort en regardant régulièrement le film

« Et au milieu coule une rivière » de Robert REDFORD

Michel